Je suis née et j’ai grandi dans une famille juive de Cleveland en Ohio. Notre communauté était formée à 100%, ou presque, de personnes juives. Ni l’un ou l’autre de mes parents ne manifestaient un intérêt envers la religion ou la spiritualité. Ils ne semblaient pas non plus entretenir une connection apparente envers un pouvoir plus élevé. Nous étions des juifs séculaires et célébrions notre culture juive lors des fêtes de famille et nous mangions des mets ethniques. J’adorais les services au Temple ainsi que l’étude à l’école religieuse et je chantais de tout mon cœur, à tous les services; peu importe la confession. Ma sœur s’est séparée du Judaïsme alors que j’étais très jeune. Ma grand-mère, en contrepartie, démontrait un recueillement que j’appréciais beaucoup mais nous n’arrivions pas à communiquer beaucoup car elle ne parlait que le Yiddish.
J’ai connu ma première expérience spirituelle à l’âge de neuf ans, en compagnie de ma monitrice de camp qui veillait sur nous la nuit. Son lien avec l’invisible était simple et paisible. Elle partageait avec nous son amour de la musique et de la nature. J’y ai vécu un mois de simplicité pendant lequel j’ai pu me tourner vers quelque chose de plus grand que moi. Je me sentais en paix, loin du tumulte émotionnel qui m’assaillait chaque jour à la maison.
À l’âge adulte, je ne pouvais me résoudre à rechercher plus, ce que je n’avais déjà, sans susciter chez moi un certain inconfort. Mais en même temps, je pressentais qu’il devait exister une manière plus enrichissante de vivre que ne le permettait mon système de pensée. Dans ma vingtaine, j’ai été attirée par la danse moderne, espérant y trouver un moyen d’atteindre mon soi. J’ai plutôt été confrontée à un monde centré sur la compétition, ne laissant aucune place à l’encouragement et au réconfort. Ce n’est qu’en 2007, alors que je prenais mon premier cours de Nia, que j’ai eu le sentiment d’être à ma place. Le Nia englobe à la fois la pratique de mise en forme du corps (fitness), l’art de la danse et des arts martiaux sans oublier certaines techniques favorables à la guérison du corps tel le yoga. Il fait appel à l’expression du corps, de l’esprit et des émotions. L’expression de la dance, libérée de ses dogmes, me permets de bouger le cœur ouvert.
Ma quête spirituelle se poursuivit et me conduisit à explorer un certain nombre d’écoles de pensée, tant psychologique que spirituelle. Dans la vingtaine, j’enseignais à l’école élémentaire, j’étais mariée et étais mère de deux enfants. Dans la trentaine, j’ai enseigné la mise en forme aux enfants ainsi que l’expression créative à l’aide du mouvement. Au milieu de ma trentaine, je suis partie en compagnie de mes deux enfants, m’installer dans l’ouest du Massachussetts pour une période de deux ans. J’y ai étudié le fitness ainsi qu’une méthode, américanisée, de thérapie par acupressure. Mon mari venait nous rejoindre pour quelques jours à toutes les cinq ou six semaines. De retour à Denver, j’ai enseigné le ski fitness en plus de tenir une pratique d’acupressure. Dans la quarantaine, j’ai étudié la danse à l’université locale où j’y ai obtenu mon diplôme. La cinquantaine, fût le début d’une quête spirituelle soutenue dont six années passées dans la communauté Sufi puis quatre années en pratique de yoga d’influence coréenne.
Notre maison de Denver était un lieu de rassemblement des membres de la communauté Sufi. Mon mari ainsi que mes enfants, alors plus âgés, étaient confrontés à recevoir, dans leur foyer, un groupe de mystiques expressifs; s’agenouillant et saluant bien bas le maître, chantant en arabe à l’aube. Les femmes portaient des foulards sur leur tête alors que les hommes enfilait leur manteau de prière en accomplissant le salat pendant que les femmes se tenaient derrière eux. Tout cela apparaissait bien étrange aux membres d’une famille juive. Pendant ces rituels, je sentais mon cœur s’ouvrir et j’aimais cette sensation que me procurait la communication avec le Divin. Tous ces chants dévotionnels résonnaient dans mon système nerveux tout entier. Éventuellement, je commençai à remettre en question les rituels et les croyances tant de l’Islamisme que du Judaïsme. – Où était donc la connection intime et personnelle avec le Divin? – Mon professeur Sufi m’a initiée au concept du je, moi, mien et cela m’a aidé à comprendre les limitations de la personnalité de l’égo. – Qui a t’il au delà de la personnalité? – J’en ai fait un poème intitulé L’holocaust intérieur dans lequel je partageais le sentiment d’être mon propre geôlier.
J’ai passé de nombreuses années à me sentir en colère, anxieuse et dépressive. Je projetais tout ça dans le monde et en particulier sur mon mari. – S’il te plaît, Gary, pardonnes moi. – C’est suite à mon départ de la communauté Sufi et après ma pratique de yoga d’influence coréenne que j’ai lu Et l’univers disparaîtra de Gary Renard. J’ai lu également Un Cours en Miracles ainsi que les ouvrages de Byron Katie et Michael Brown. J’ai participé ensuite à un atelier organisé par Robert Scheinfield. C’est dans cet atelier que j’ai été initiée au concept du monde tel un hologramme. Ce sont les commentaires de Ken Wapnick, au sujet des leçons et du Texte d’Un Cours en Miracles, qui m’ont aidé à comprendre; la projection fait la perception. Ce concept aura changer ma vie pour toujours.
Enfant, j’ai lu The Still Small Voice à l’école religieuse. Il ne fallut que 60 ans avant que je ne réalise la portée de son message; ce que j’ai toujours cherché. Tous ces moments passés avec Jo et Margie, partageant notre progression, notre processus, en éliminant tout ce qui faisait obstacle; les blocages qui m’empêchaient d’entendre cette voix, ont été les plus beaux cadeaux de ma vie, sans oublier le jour où j’ai entendu la voix. Nous nous sommes soutenues, toutes les trois, en demandant l’aide du Saint Esprit à propos de chaque choix à faire et chaque décision à prendre. En agissant, tel un trio, nous pouvions nous sentir en sécurité dans notre démarche. Et cela est pour moi d’une valeur inestimable. J’en suis arrivée à ressentir que nous formions un seul esprit.
Je prends toujours autant de plaisir à enseigner le Nia, visiter les patients juifs à l’hôpital catholique et recevoir ma famille. Le moment fort de chaque journée est sans nul doute la lecture du message du Saint Esprit que me transmet Margie. Une fois que j’en ai fait une lecture approfondie, je retire du texte les parties qui font référence à la vie personnelle de Margie. Ensuite, je recueille l’essentiel de Son message et de Ses instructions. Une fois le message concis, Margie et moi choisissons une phrase qui servira de sous-titre au message. Je retire de ce travail une joie incommensurable. J’aime beaucoup analyser un texte jusqu’à en extirper l’idée fondamentale.

Margaret ou plutôt Meera utilise un terme bien à elle pour expliquer son travail. Elle parle de distillation.
Il y a quelques jours, je prenais une bouchée au restaurant avec une amie. Elle me racontait son cheminement spirituel et m’expliquait qu’elle apprenait à entendre la voix intérieure qu’elle nommait son soi authentique. Je lui souris car, moins de six mois auparavant, j’avais commencé à lui parler de mon cheminement et d’Un Cours en Miracles. À cette époque, elle m’avait interrompue abruptement et, levant la main dans ma direction, s’exclama: – Je ne veux rien entendre à propos de la religion. – J’avais immédiatement changé de sujet.
Cette fois-ci, je me suis sentie guidée à lui parler. Je lui dit que ce n’est qu’à l’âge de soixante ans que j’ai cessé de me questionner: – Qui suis-je? – J’ai été la fille de mes parents. une épouse et une mère. – Et qui étais je sans ces titres? – J’ai quitté ma famille – et tous mes rôles – pour m’installer dans les montagnes pendant deux ans afin d’être en mesure de répondre à cette question. Lorsque mon amie me demanda si j’avais consulté un professionnel afin de m’aider à lever les voiles qui me cachaient mon identité, je lui répondis par la négative. J’ai étudié le Cours au moins deux heures par jour pendant deux ans et demi et ce, malgré les défis posés par sa prose. J’en suis venue à la conclusion que le Cours portait davantage sur l’étude psychologique de l’esprit de l’homme que sur la religion.
J’expliquai à mon amie que j’y ai appris la division de l’esprit en deux parties. L’une faisant appel à la paix, l’amour et l’aisance. C’est dans cette partie de l’esprit que réside la voix qui s’adresse à nous; avec gentillesse et douceur (l’Esprit). L’autre est composé de l’égo et là, y réside la source du stress, de la peur, de la haine, de la compétition, du jugement, de la comparaison et des oppositions, l’égo ne veut que notre mort. Nous sommes dotés du libre choix et il nous est possible d’interpréter tout événement ou expérience en utilisant l’une ou l’autre partie de notre esprit. Le miracle, c’est de choisir à nouveau à l’aide de l’interprétation du Saint Esprit au lieu de l’égo. Je lui dit aussi que le but que je poursuivais dans ma vie consistait à me défaire des fausses croyances générées par l’égo. En faisant cela, je parviens à apaiser mon esprit et entendre la sagesse intérieure. Mon amie a accueilli mes explications avec un hochement de tête.
Cette rencontre m’a aidé à comprendre la nature de ma réaction face à la terminologie chrétienne utilisée dans le Cours. Et cela explique aussi la ténacité de ma résistance lorsque j’en fait l’étude. Dès que j’ouvre la porte à la peur causée par les mots, je suis incapable d’accueillir l’amour. Alors que je discutais avec mon amie, je me suis élevée au-dessus de la peur et j’ai neutralisé mon discours afin qu’elle soit en mesure de le recevoir. Un peu avant la publication de ce livre, je craignais ne pouvoir le partager avec ma famille et mes amis. Je croyais qu’ils seraient incapables de passer outre la terminologie chrétienne, ce qui me faisait craindre leur rejet. Cette projection est tenace et reflète bien mon opposition, quoique subtile, au langage qu’utilise le Saint Esprit; le même qu’utilisé pour la rédaction du Cours. Cela demeure un langage qui ne fait pas partie de mon éducation. Avec l’aide du Saint Esprit, je parviens plus facilement à dépasser la terminologie, ce qui ressemble passablement à mon travail de distillation des messages. Le changement de ma perception, m’amène à vivre une expérience de liberté. Ce livre ne diffuse pas seulement son message en utilisant un langage particulier; sa portée va bien au delà.